Une alliée innatendue ? [privé]

(Privé : Seuls Trisha et Yuki peuvent poster dans ce topic)

Après avoir quitté la salle des profs, Yuki se dirigea vers la salle informatique.
Ayant croisé Trisha et Marsu ensemble, c'est la seule destination possible en toute logique.
Elle appela ensuite mentalement Yamcha. Il lui fallait quelqu'un pour surveiller ses arrières.
Elle ne savait pas encore comment elle allait faire pour discuter tranquillement avec Trisha. Cette nouvelle l'intéressait énormément moins pour ses capacités dans l'art des potions, elle avait déjà une apprentie, que pour son pays d'origine.
Elle voulait à tout prix savoir si il y avait encore des maîtres de potions aux Etats-Unis.
Quand elle arriva Marsu était encore dans la salle informatique. Elle espérait vivement que contrairement à son habitude il ne fermerait pas la salle à clé.

Elle chercha des yeux un endroit où elle pourrait attendre sans être vu de ceux qui se trouvaient dans la salle informatique aussi bien que de ceux qui pouvaient y entrer.
Yuki finit par trouver l'endoit qu'elle cherchait. Ce dernier n'était pas très confortable et elle se demanda combien de temps cela prendrait avant que Marsu sorte.
Au bout de quinze minutes, estima Yuki, Marsu sortit de la salle informatique. Il n'était pas suivi de Trisha, cela signifiait donc que la porte allait rester ouverte.
Elle choisit de se montrer car elle ne voulait pas que Marsu la surprenne dans la salle informatique, il se poserait des questions.
Or ce n'était vraiment pas le moment d'éveiller les soupçons.
Elle se plaça donc au milieu du couloir et rattrapa Marsu.

"Marsu, vous ne sauriez pas où se trouve la nouvelle ? Je vous ai vu quitter la salle des professeurs avec elle. Je la cherche car Kenzo est entrain de surveiller ses affaires et il commence à s'impatienter."

Marsu lui désigna la salle informatique et Yuki le remercia d'un sourire et fit demi-tour.

Elle entra sans faire de bruit et referma la porte derrière elle.

"Bonjour, Trisha, je pense que nous allons maintenant pouvoir continuer notre conversation. Mais assieds toi donc, nous serons plus à l'aise. J'ai donc cru comprendre que tu avais des bases dans l'art de potions non ?"

Post n°16

Trisha eut un claquement de langue exaspéré. Elle n’avait ni l’envie ni la force de tenir cette conversation. En plus, elle pensait profiter de ce moment seule pour contacter sa mère et voilà que cette Yuki machin-chose débarquait. Elle lui avait pourtant dit qu’elle voulait lui parler plus tard, à tête reposée.

La jeune américaine ne s’assit pas, comme la professeur de chimie lui avait gentiment proposé. Elle préféra se retourner vers l’écran d’ordinateur sur lequel elle était penchée l’instant avant l’arrivée de Yuki. Elle continua de taper un mail à toute vitesse en marmonnant entre ses dents. Le courrier électronique était destiné à sa mère, lui demandant de lui téléphoner séance tenante et surtout, de protéger ses arrières, parce que elle, Trisha, n’était vraiment, mais vraiment pas contente.

Elle aurait bien utilisé un sort de magie, peut-être de télépathie, mais elle n’en connaissait aucun. Cette pensée lui traversa la tête et quelque part, alla s’imprimer dans son subconscient. Comme quoi, les voyages à l’étranger avaient du bon. Ouverture d’esprit hein ? Ben là, Maman Hays-Meyer allait en prendre pour son CV. Quand Marsu lui avait tendu sa carte, il s’était attendu à ce qu’elle reparte avec lui. Mais Trisha avait eu l’idée de contacter sa mère par le biais des nouvelles technologies, le moyen le plus rapide après la magie. Elle l’avait charmé et presque supplié de lui laisser un peu de temps ici. Il n’avait consenti que lorsqu’elle eût juré-craché de fermer la porte derrière elle et de vérifier que tout était hermétiquement clos. Ce qu’elle fit sans arrière-pensée, et presque avec joie. Sa crainte pouvait se comprendre. Il y avait pas mal de matériel ici…

Trisha continua son email. Elle savait qu’elle n’était pas très cohérente dans son discours et emmêlait les faits, mais elle en avait « gros sur la patate. » Sûrement, Yuki trouvait ça grossier. Ceci dit, Trisha ne pouvait faire qu’une chose à la fois en ce moment. Une fois terminé, sans se relire, l’américaine cliqua sur « envoyer » et condescendit à … dévisager Yuki… en plein visage sans se cacher.

Trisha Hays-Meyer, le retour…
Ou comment ne pas savoir comment se comporter avec les autres.
– « Honestly? Je ne sais pas si je peux vous parler. Ici, it is such a mess ! Je pense qu’il se passe des choses… strange things… et vos comportements à tous, this is just impossible ! You cannot go and walk your dragon out or speak about magic ! So careless! As if you did not mind! »

Pauvre Yuki, elle se prenait la colère et l’angoisse de Trisha en pleine poire. Il fallait dire que ses émotions étaient nouvelles pour notre jeune californienne. Maintenue à l’écart de tous et tout, elle s’était depuis des années réfugiée dans une indifférence glacée envers le monde extérieur. Une sorte de « vous ne voulez pas de moi ? bien, je ne veux pas de vous non plus ! »
– « Donc, comment je sais que vous êtes bien et pas totally crazy ? How can I trust you ? »

Yuki ne comprenait pas la réaction de Trisha, pourquoi percevait-elle de la colère et de l'angoisse dans les paroles de ette élève ?
Bien entendu qu'il ne fallait pas parler de magie n'importe où et avec n'importe qui...
Yuki sentait la colère montée en elle, mais contrairement à Trisha, elle se contint. Yuki avait suffisamment voyagé, vécu pour acquérir la sagesse suffisante pour distinguer une colère dirigée contre elle d'un simple emportement.

Elle décida donc de calmer la jeune fille en gardant son calme et en ignorant son manque de civilité.

"Il se passe des choses étranges ici, en effet. J'ai été aussi surprise que toi quand je suis arrivé, mais je n'ai pas eu encore le temps de découvrir beaucoup de choses. Pour ce qui est de la prudence, celle qui a commis une erreur aussi c'est toi. Pourquoi as-tu essayé de te soigner alors que tu avais vu le dragon de Zachary ? Cela aurait dû te mettre sur tes gardes. Et dans ce cas tu n'aurais pas essayé de te soigner. Imagine la réaction de ceux qui, comme Kenzo qui ne connait pas la magie, te voient te tordre la cheville et cinq minutes plus tard te voient marcher comme si rien ne s'était passé.
Après tu viens me dire que je n'ai pas été prudente et que je parle de magie à tort et à travers ? Tu te demandes si tu peux me faire confiance ? C'est plus tôt à moi de me poser la question, tu ne crois pas ?"

Presque sans s'en apercevoir, Yuki avait peu à peu relâcher de son aura. La pression dans la pièce augmenta légèrement. Le sceau commença à apparaitre sur le visage de Yuki. Instantanément, Yuki se calma, elle devait se contrôler mieux que ça.Après avoir respiré quelques secondes elle reprit :

"Tu peux me prendre pour une folle si tu veux, mais sache que je suis un maître de potions. C'est à se propos que j'aimerais avoir une petite discussion."

Yuki regarda Trisha dans les yeux, elle attendait sa réaction. Yamcha rentra dans son esprit :

*La voie est libre, Marsu est parti. Tu as du temps, mais essaye de ne pas trop en perdre.*
*D'accord, merci Yamcha, continue à surveiller.*

Post n°17

Trisha ouvrit la bouche pour protester mais rien ne sortit… principalement parce que Yuki avait raison, et la jeune fille le savait, bien qu’elle ne l’aurait admit pour rien au monde. Déjà qu’elle ne l’avait pas admit consciemment d’elle-même. Mais entêtée, furieuse et fatiguée comme elle l’était, elle passa outre les avertissements de son soi intérieur.

– « If you were not sneaking behind me, no one would have seen me. I was hiding! » cracha-t-elle avant de se calmer.
Son comportement n’était pas digne celui de la chef des magisters. En fait, ce n’était pas une question de dignité. Elle ne se comportait pas comme d’habitude. Quelque chose de bizarre – encore plus qu’un abruti avec un dragon et une prof versée dans les potions en liberté. Trisha se concentra, en fermant les yeux et souffla doucement.

Ses battements de cœur redevinrent réguliers et son visage s’apaisa, pour venir se figer en un masque de glace, telle celui d’une poupée, figé en un demi-sourire, une esquisse des lèvres qui n’exprimait nulle joie pourtant. C’était son « vrai-faux » visage. Celui qu’elle offrait au monde pour dissimuler sa peine et son isolement. Avec le temps, il était devenu pour Trisha de faire la part des choses, de savoir où commençait l’imposture et où se finissait celle qu’elle était vraiment. Celui qui avait dit que les événements extérieurs n’influençaient nullement la personnalité s’était gouré sur toute la ligne.

Quelque chose… pulsait… dans l’environnement magique de cet endroit. C’était très fin, à peine perceptible, un peu comme un léger souffle de vent ne faisait que rider temporairement la surface calme d’un lac. Un subtil appel en même temps qu’il semblait vous repousser. C’était comme nager contre les vagues de la mer…


– « Qu’est-ce que c’est? Là-bas, dans le coin du school campus? »
Elle parlait du cimetière, mais ça, elle ne le savait pas. Pas plus qu’elle ne savait qu’elle avait parlé à haute voix. Enfin… voix haute… mais lente, comme en transe… une sorte de voix d’oracle ou de prophétesse, comme ceux qui sont en contact avec les forces brutes de la nature…

Trisha secoua la tête et regarda Yuki. Comme pour elle, elle n’avait rien, elle reprit là où la conversation avait été coupée :
– « Vous avez raison, je n’aurais pas dû faire ce que j’ai fait… mais comme dit avant, j’étais cachée… et pour Kenzo… je lui ai dit que c’était rien… plus visuel qu’autre chose… Et de toute façon, j’ai ….»

Là, elle ne finit pas sa phrase. Elle allait dire « j’ai un bon feeling avec lui »… voire même ajouter « contrairement à vous ». Par ailleurs, il semblait se douter de quelque chose. Trisha allait précautionneusement tâter le terrain, pour voir ce qu’il savait et ce qu’il voulait. Intérieurement, elle avait réagi à sa présence. Il y avait quelque chose en lui qui… apaisait n’était pas le mot, mais mettait en confiance la magister en Trisha.

Yuki avait eu un comportement irréprochable, mais quelque part… elle s’était montrée trop empressée à se signaler à Trisha, alors qu’elle n’avait vraisemblablement rien dit à Zack… Depuis le départ, quelque chose gênait la jeune américaine… Encore une nouveauté. Devoir travailler à l’instinct. Elle qui sortait d’un cocon protégé… Mince, elle devait se retenir, parce qu’avec son sang Sullivan en elle, elle était capable d’accumuler beaucoup de pouvoir rapidement… après tout, à 17 ans seulement, elle avait maitrisé des sorts de hauts niveaux. Et avec le pouvoir venait les responsabilités.
– « Potions you said? Je ne sais pas ce qu’est un maître de potions, mais oui, nous avons des professeurs qui enseignent les potions.»

Parce qu’elle allait maintenant agir en Chef des Magister, Trisha se devait d’approfondir le cas de cette Yuki. Ne pas se la mettre à dos dès le départ sans avoir évaluer la situation. Mais ne pas trop en dire. En fait, ne rien lui dire serait mieux, mais ce n’était pas possible. Alors, comme elle connaissait l’existence de la magie, on s’en tiendrait aux bases. Trisha s’assit sur une chaise et croisa les chevilles – et non les jambes, parce que les vraies demoiselles croisaient pudiquement les chevilles, pas vulgairement leurs jambes… et attendit.

Au fur et à mesure, la tristesse apparut sur le visage de Yuki, non seulement parce que les maîtres de potions avaient totalement disparu mais aussi parce qu'il était clair que Trisha se défiait d'elle.
Comment gagner sa confiance ? Elle avait besoin d'alliés. Le sentiment de solitude qui l'accompagnait depuis la mort de son frêre commençait à devenir insupportable.
Lia avait été la première personne depuis cette époque avec qui elle avait instauré une relation de confiance.
Zach ayant refusé son aide, l'avait déçue même si elle comptait bien lui donner une autre chance, mais pourquoi Trisha se cachait-elle derrière se masque ?
L'avait-elle abordé trop vite ?
Il est vrai que ce n'était pas dans ses habitudes d'être aussi franc et direct avec une personne qu'elle ne connaissait pas ou peu.
Yuki essaya de chasser cette peine de son visage.
Yamcha ayant sentit ce changement quitta sa place et rentra en catastrophe dans la salle informatique.
Ses yeux lançaient des éclairs. Ils fixèrent Trisha. Etrangement, pour un chien, il ne montra pas des crocs. Son regard était de plus en plus perçant.
Yuki se leva et dit froidement :

"Yamcha arrête, elle n'y est pour rien."

Le chien regarda Yuki et hocha la tête et se détendit. Toujours debout elle dit à Trisha :

"Une question que je me pose depuis longtemps, pourquoi est-ce que la franchise fait peur ? Pourquoi lorsque l'on tend une main, l'autre se méfie et se détourne le plus souvent ?
Tu n'as pas à avoir peur de moi, je sais ce qu'est faire le mal et quel en est le prix, il est trop élevé pour que je le fasse sans raison. Je sais aussi ce qu'est la solitude et comment nous la dissimulons chacune sous un masque.
Ce que tu viens de me dire m'attriste, cela signifie que les maîtres de potions dans le monde entier se comptent sur les doigts de la main. Tu dois parler du cimetière non ? Il est vrai que dans cette école il y a des phénomènes étranges."

Yuki avait dit tout cela d'un ton calme, elle attendait avec appréhension la réponse de Trisha même si elle se garda bien de le laisser paraître.

Post n°18

Trisha regarda le chien de travers. Sans colère ou peur, juste… de travers… Oui, elle avait eu peur. Un gros chien comme ça qui déboule sur vous avait cet effet. Sauf qu’il ne se comportait pas vraiment en chien. Et puis, Trisha avait déjà eu un chien et savait naturellement se faire respecter des animaux. On dit que c’est une question de charisme et de confiance en soi, de dégager l’aura d’un être dominant à laquelle les animaux se plieraient. Trisha n’en était pas si sûre, mais quoi qu’il en soit, jamais un animal n’avait grondé ou montré les dents à l’américaine plus de deux secondes, le temps qu’ils l’identifient.

Mais ce chien... clairement, un équivalent au dragon d’eau. Il était clair que ce canin était « plus » qu’un simple toutou. Ce qui relançait la polémique sur Yuki. Qui était-elle vraiment ? Que voulait-elle ?
– « Ce n’est pas parce que vous savez ce que c’est le mal que vous n’êtes pas… euh… pas bien vous aussi. Vous pouvez être franche et .. euh… pas bien… en meme temps»
La vache, les conversations philosophiques en français le jour de son arrivée…. Ben, c’était pas gagné. Trisha commençait à avoir du mal à garder les yeux ouverts. Elle étouffa un baillement et l’envie de s’étirer avant de reprendre la parole :
– « Les maîtres de potions… mais que voulez-vous dire par ça ? Des profs ? ou des chercheurs? Ou quoi encore? Et je ne sais pas si je parle du cimetière parce que je ne savais même pas qu’il y avait un cimetière dans cette école ! Et je suis au courant qu’il se passe des phénomènes étranges ici, parce qu’entre vous deux et tout… raison de plus que je me méfie, parce que je me doute bien qu’on n’a pas envoyé la dernière des Sullivan pour des broutilles. Parce que j’ai beau être jeune, je suis tout de même capable de faire des choses, moi !»

La fatigue avait eu raison des dernières résistances de Trisha qui réalisa pourtant immédiatement qu’elle venait d’en dire bien trop. Horrifiée elle plaqua sa main contre sa bouche et bredouilla un « oh shit no !» absolument mortifié….

Yuki sourit, Trisha avait relâché son attention à cause de la fatigue. Comme quoi, même si elle était une Sullivan, elle restait humaine.
Yuki avait entendu parler de cette très grande famille de magicien tous très puissant. Mais beaucoup pensait qu'elle s'était éteinte, elle avait tout au moins perdu son influence.
Elle reprit la parole en parlant doucement :

"Même dans votre famille le savoir se perd, un maître de potion est un magicien qui maîtrise une magie différente de la votre mais si on maitrise aussi le Ki. Mais je ne peux rien vous dire sur tout ceci car vous n'êtes pas mon apprentie. Je ne doute pas de vos capacités vu vos origines. Mais ne croyez pas non plus que vous pourrez si facilement vous attaquez à moi. Vous sembliez intéressé par mon chien à l'instant. Ne vous inquiétez pas, il s'agit bien d'un chien, du moins d'un corps de chien.
Puisque nous avons fait connaissance maintenant, nous allons peut-être pouvoir régler le problème qui est entrain d'arriver. Mais pour cela nous allons devoir travailler ensemble et nous faire confiance."

Yuki espérait vraiment que Trisha saisirait cette main tendue. Car même si Yosuke la recherchait elle, le jour où il découvrivrait ce qui se passe ici, et il ne manquerait pas de le découvrir, tout le monde aurait de gros ennuis. Il faut se regrouper maintenant et vite. Si nous sommes préparés il n'y aura aucun problèmes, ou moins en tout cas pensa-t-elle.

Post n°19

– « Oooh ça!» Trisha venait juste de réaliser de quoi Yuki parlait. Faut dire que la prof n’avait pas été particulièrement claire. Enfin, pas pour l’américaine fatiguée qui avait décidé qu’elle n’aimait pas les cours de potion. « On appelle eux les “acarners” aux States. Arcane Masters. Je ne sais pas plus parce que je ne suis pas bonne en potion. Mais la famille Hengerfield est Arcane Master depuis… pfff… just like eternity… »

Trisha continua de détailler Yamcha, en se demandant ce qui clochait vraiment dans ce chien. En fait, impossible maintenant de faire un chien, un simple « wa-wa », dans la créature. Sûrement ses yeux. L’animal possédait des yeux remplis de sagesse,, exprimant un regard attentif, comme s’il comprenait tous les mots. Ce qui était souvent le cas.

Yuki reprit la parole. Apparemment, elle offrait son aide et une alliance. Pourtant, Trisha ne voulait pas hâter la situation. …. En fait, elle venait de trouver ce que la dérangeait :
– « Trust is something one must deserve. Je sais que je n’ai rien fait pour mériter la vôtre, à me comporter comme je l’ai fais, à lancer des sorts et tout… et pour ça, je m’en excuse. Mais puisque vous-même disie---dir---dites… » Trisha buta sur la conjugaison du verbe irrégulier et dut se concentrer intensément pour faire réapparaître le souvenir dans son esprit brumeux. « vous dites qu’il y a quelque chose de pas normal… Alors je vais check on the situation. See what is really happening. Et si je peux aider, on verra. Parce que là, vous semblez désespérée au point de demander de l’aide à la première venue, et ça, it smells bad…»

Trisha se leva, signifiant qu’elle mettait fin à la conversation, du moins, pour elle. Wait and see. Observe and learn. Feel and know… Les bases de l’enseignement magique. Pour autant, elle adoucit ses paroles par un sourire timide. Timide, parce que Trisha n’avait pas l’habitude de sourire, et elle ne savait pas trop si cela correspondait à la situation.

– « Next time, I will feel better. And we will talk longer. Deeper better talk. I must go. My lugages. My head… sooooo sleepy…. »

Yuki se leva à son tour. Elle n'avait pas l'intention de laisser partir Trisha tant que celle-ci n'aurait pas saisi la gravité de la situation. Elle n'aimait pas faire ça, car il était clair que pour l'instant Trisha n'aspirait qu'à une chose qui était de se reposer mais malheureusement Yosuke pouvait arriver d'un jour à l'autre maintenant, elle en était sûre.

"Excuse moi d'insister Trisha, mais j'ai peur de ne pas m'être clairement fait comprendre. There is no more time to check the situation. The danger is coming soon. Maybe it will be here tomorrow! If we don't react immediatly, He will come here and if he discovers what happened, your powerful magic will not help you. Himself isn't a great wizard but he is very intelligent. More than any of us.
I will let you take some rest, but before I want to be sure that you have understand. I hope you have time to sleep, but we don't have more time. I think that we should meet us again in twelve hours. It's OK ?"

Yuki s'était exprimé en anglais pour bien montrer qu'elle ne plaisantait plus et que Trisha n'avait pas l'avantage de la langue. De plus Yuki savait que Trisha devait se concentrer pour comprendre le français. Elle s'était donc exprimé en anglais principalement pour lui simplifier la tâche.
Elle espérait vraiment que cette fois-ci Trisha comprendrait le danger. Yosuke était arrivé ici elle en était persuadée. Son instinct ne l'avait jamais trompée.

Post n°20

Ah, voilà qui était nouveau. Yuki s’était enfin décidée à lui donné quelque chose d’un peu plus consistant à mâcher que des longs et creux discours sur la confiance et les maîtres de potions. Un instant, l’adrénaline boosta Trisha.

La jeune fille retomba assise et scruta intensément le visage de la prof, tentant de déceler peur, mensonge ou tentative d’embrouillage. Le fait qu’elle parlât anglais simplifia vraiment l’analyse du comportement. Il y avait bien quelque chose qui … effrayait n’était pas le mot, mais… raaa, Trisha ne mettait pas la main sur l’expression exacte. Yuki n’était pas terrifiée, elle semblait pourtant croire que quelqu’un pouvait provoquer des dégâts.

– « O.K. Je vais écouter… qui c’est ce « himself » ? Quelle est l’histoire ? Si vous voulez que je vous aide, il va falloir que je sache de quoi il retourne. Je vais vous faire confiance, en écoutant ce que vous avez à dire, mais je tiens à souligner que quelqu’un de normal n’aurait pas simplement cru votre version. Il aurait cherché à avoir l’autre côté des faits… Après tout, qui me dit que « vous » êtes du bon côté pour moi… Alors, vous parlez et après je réfléchis et après je dis si c'est O.K. Et pour votre information… je suis tellement fatigue que je ne servirais à rien, si quelque chose devait arriver. Alors, faites vite, racontez-moi, et j’irai dormir. La nuit porte conseil, dit-on chez vous…»

Yuki fut satisfaite. Elle avait enfin l'attention de Trisha. Mais maintenant mieux valait pour elle qu'elle se repose avant de connaître l'histoire. Non pas que cette dernière fut longue, surtout que Yuki n'avait pas du tout l'intention de lui révéler la véritable cause de sa rencontre avec Yosuke.

"Je n'aurais rien dit à une personne normale Trisha. Je ne vais pas vous raconter cette histoire maintenant. Il y a des affaires plus urgente à régler et pour cela tu dois te reposer. Je vais envoyer Yamcha patrouiller à l'entrée de l'établissement pour être prevenue de son arrivée. Si jamais il arrive plus tôt que je ne l'imagine, je viendrais vous réveillez. Je pense qu'il nous reste entre 12 et 24h avant que Yosuke ne viennent nous rendre visite. Le connaissant, il va d'abord chercher à trouver un allié sûr dans la police, une personne qui pourra lui permettre de ne pas avoir à surveiller ses arrières.
Pour ce qui est de l'autre côté des faits, il ne vous regarde en rien et de toute façon ne serait d'aucune utilité dans notre situation.
Ah, j'oubliais, n'utilise pas de sorts ou de techniques spécifiques à la famille Sullivan ou créer par elle. Il ferait le rapprochement immédiatement, et dans ce cas c'est contre toi qu'il en aura."

Yuki ouvrit la porte et s'écarta pour laisser passer Trisha en lui tendant une petite herbe qu'elle avait rammassé lors de son entrainement.

"Si jamais tu te fais une contusion, mâche ça pendant quelques secondes et applique-le sur dessus, c'est très efficace."
"Prends ca au cas

Post n°21

Trisha se maitrisa sans peine. Des années durant, elle avait masqué sa peine ou son mépris pour les autres. Aussi maintenir un visage de glace malgré les sentiments qui bouillonnaient en elle n’était pas difficile. Par contre, rien n’empêchait un feu ardent de cigler dans ses veines. Heureusement que la nature était bien faite, en lui donnant la Terre comme première affinité, parce que sinon, le côté fulgurance et passionné de la jeune américaine aurait scellé son sort depuis bien longtemps.

Trisha se leva, empocha l’herbe sans lui accorder un regard, pour signifier, sans un mot, ce qu’elle pensait de Yuki. Une manipulatrice. Voilà exactement le mot que Trisha cherchait depuis quelque temps. Oh, ce n’était pas forcément un reproche ou une accusation, juste l’établissement du fait que Yuki la traitait comme une gamine dotée de pouvoirs et facilement manipulable. Une demi-vérité ici, un début d’indice dans un coin…

Comme si cela allait lui convenir ! D’abord, Yuki venait lui prendre la tête à vouloir parler alors que Trisha lui avait dit qu’elle était fatiguée, mais tout prête à discuter à cœur ouvert plus tard. Se faisant, Trisha avait baissé sa garde, laissé passer une information des plus importantes et Yuki avait donc eu la main haute à ce moment. Mais maintenant que c’était à la prof de donner des explications, la voilà qu’elle se dérobait derrière … le manque de sommeil, argument premier dont elle s’était moqué.

Trisha était en colère. Cette situation la dépassait de trop. Jamais elle n’avait été formée à des imbroglio pareils. En fait, c’était à se demander pourquoi elle avait été envoyée ici. Trisha avait toujours pensé qu’il s’agissait de former des « novices » et pas autre chose. Petit à petit, avant même d’arriver, elle avait déjà supposé qu’il se passait des choses sombres. Se pouvait-il que ces « choses » aient aussi gangrénés la branche USA ?

En élève obéissante, Trisha retourna au dortoir, mais chemin faisant, elle prit la résolution de ne pas intervenir dans ce « conflit » - si conflit il y avait, d’abord- de quelque façon que ce fut. Pas avant d’avoir évalué la situation et identifié les camps, les motifs, les tenants et aboutissements de ce campus…

Yuki s’en doutait-elle ? Bof, Trisha s’en foutait. Elle venait de la classer dans son répertoire personnel dans la catégorie “à examiner”… En gros, elle n’avait pas fait bonne impression, mais la prof avait encore une chance. Une… pas deux…

- Out pour Trisha, direction les dortoirs ici